Lundi je m'apprête à rentrer de quelques jours passés à Troyes et Fontainebleau.
J'attends mon train assise sur un banc du quai.
Un autre train est annoncé avant,il ne s'arrêtera pas, merci de bien vouloir dégager le bord du quai.
Et je le vois au lointain l'autre protagoniste de l'histoire, c'est un tout jeune homme,sa course est sportive. Je me rends compte qu'il ne court pas parallèle ment à la voie mais que sa crse est de plus en plus sécante au train qui arrive à toute vitesse.
Je le vois effectuer un très beau plongeon comme s'il rejoignait la mer. Par je ne sais quelle vague,son corps est projeté en l'air puis smashé avec une violence folle sur la jambe droite.mon genou craque sous le choc,on dirait q'iletqu'il s'est accroché à moi bien que probablement il n'ait plus de membres,je sens uniquement son poids et lorsque j'aperçois un de ses poumons sur ma sandale je crois que je hurle.
Les pompiers s'attendaient à rassembler des bouts épars d'un gosse de 20 ans et au final c'est de moi qu'ils s'occupent, dans cette gare évacuée.
Le chef de gare,les pompiers,les urgentistes,les infirmières et docteurs tous au x petits soins avec moi. Extraordinaires.
J'ai vu une psy, nous avons parlé choc post traumatique, trauma, résilience.
Si la vie a un sens quelle est la signification de son suicide et de ma présence ainsi liés ?
Y a t'il une leçon ?
Je rends ici hommage à ce petit jeune, qui n'a pas trouvé d'écoute et d'aide et dont le désespoir était sans borne.
Quant à moi j'attends la livraison d'une plaque, comme chez le garagiste pour qu'on me réparé mon tibia et mon pérônnné.
Texte écrit difficilement sur un téléphone sur lequel s'est renversé un yaourt.